Un écho au Train de la Colère
Dans le contexte du mouvement du « Train de la Colère », il est essentiel de rappeler que la mobilisation ne doit pas concerner seulement deux lignes nationales emblématiques, mais révèle un malaise bien plus profond quant à l’état du parc ferroviaire français. La ligne Paris-Clermont incarne la dégradation continue des infrastructures et du matériel roulant, avec des retards récurrents, des suppressions de trains, des pannes de locomotives et un sous-investissement chronique depuis des décennies. Ce constat, largement partagé par les usagers et les élus, met en lumière une fracture territoriale grandissante : alors que ces axes desservent près de 10 millions d’habitants, ils ne bénéficient pas de la même attention ni des mêmes investissements que d’autres régions, pourtant tout aussi stratégiques pour l’aménagement du territoire et la vitalité économique.
Patricia Rochès, présidente d’AMIGA, déplore que la ligne Clermont-Béziers, axe majeur du réseau ferroviaire national, ne soit pas traitée de la même façon que la ligne Paris-Clermont. « Ce tronçon irrigue tout le massif central, principalement des territoires ruraux, qui méritent tout autant de bénéficier d’une possibilité de mobilité par les transports en commun. Frederic Aguilera, vice-président en charge des transports de la Région Auvergne-Rhône-Alpes oublie totalement la partie sud de la ligne qui pourtant traverse les départements du Puy de Dôme à Issoire, de la Haute-Loire à Arvant et du Cantal à Saint-Flour. Si le national nous oublie, il est pire encore de constater que même le régional nous oublie ! » Elle s’interroge : « Faut-il que les habitants de notre région se considèrent comme des citoyens de troisième ou quatrième zone ? » Cette question, loin d’être rhétorique, traduit le sentiment d’abandon ressenti par de nombreux territoires du centre de la France, qui exigent d’être traités à égalité avec le reste du pays. Elle souligne également que les actions de l’association s’inscrivent pleinement dans les problématiques régionales, rappelant que la portion sud de la ligne –traversant les départements du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire et du Cantal– reste trop souvent absente des réflexions et des plans d’amélioration. La situation actuelle ne menace pas seulement la mobilité quotidienne, mais aussi l’attractivité, la santé économique et l’avenir même de ces territoires, alors que le train demeure un levier essentiel de transition écologique et de cohésion nationale.
©Daniel Chevalerias
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