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Prolonger le train de nuit d'Aurillac vers la ligne de l'Aubrac pour relier le cœur du Massif central

Le train de nuit a disparu en 2003 dans le Massif central avec l'affermissement de la politique du "tout TGV", au détriment des territoires ruraux et de montagne.

Depuis plusieurs mois, une nouvelle stratégie nationale et européenne est à l'œuvre pour leur retour, impulsée par de nombreuses associations.

Dans ce contexte, le Premier Ministre a annoncé le 14 janvier dernier l’ouverture « d’ici deux ans » d’une ligne de train de nuit Paris – Aurillac via Brive. Cette solution gouvernementale mérite d'être saluée car elle acte le retour du train de nuit dans des territoires qui ne disposent d'aucune liaison directe avec Paris par le train.  

Pourquoi cette proposition gouvernementale mérite-t-elle d'être étoffée ? 

Toutefois, la limitation du parcours proposé par le gouvernement avec seulement 4 arrêts et un terminus à Aurillac est regrettable en termes de desserte et de potentiel de fréquentation de cette nouvelle liaison.

La proposition du rapport du gouvernement sur le développement des trains d’équilibre du territoire (TET) de mai 2021 préconisait de prolonger ce train de nuit au-delà d’Aurillac, ce qui présentait pour le Cantal l’intérêt fort d’une desserte complète d'ouest en est avec notamment la station du Lioran, couvrant une zone de chalandise plus large.

Pour aller dans ce sens et mieux desservir le cœur du Massif central, le collectif national « Oui au train de nuit » et l’association AMIGA proposent de maximiser le potentiel de cette liaison en la prolongeant vers Le  Lioran (comme le suggérait le rapport TET), Saint Flour, Saint-Chély-d’Apcher, Marvejols et Mende. Cela permet de desservir l’intégralité du département du Cantal (dont ses deux principales unités urbaines) ainsi que le nord et le cœur de la Lozère :

Pourquoi le retour du train de nuit dans le Cantal et en Lozère est-il important ? 

Cette proposition s’inscrit dans les principes de la loi LOM d'égalité de traitement des citoyens et d’équité territoriale par l’État. Elle permet un enrichissement de la desserte pour répondre aux enjeux d'aménagement des territoires. Le symbole est fort de la part de l’État de relier l’une des plus petites préfectures de France en desservant la totalité du département du Cantal d'est en ouest.

Il s’agira d’une forte amélioration pour les voyageurs : aujourd’hui, le premier trajet train + bus depuis Paris ne permet d’arriver qu’à 12h15 à Saint Flour et à 13h40 à Mende. Demain, il serait possible d’arriver à Saint-Flour dès 08h et à Mende avant 10h grâce au train de nuit :

Une solution économique
Sur le plan technique et économique, cette solution permet de maximiser l’usage des moyens engagés (locomotives, voitures couchettes et emploi du personnel qu’il serait dommage de mobiliser sur cette tranche pour seulement 2 heures de trajet entre Brive et Aurillac). Dans une région à faible densité, élargir au maximum l'aire de chalandise sera aussi un levier pour le succès de ce train.
 
Le tracé proposé jusqu’à Mende ne nécessite aucun rebroussement, ni manœuvre additionnelle, ce qui permet d’optimiser ce service déjà engagé jusqu’à Aurillac, avec une plus-value importante (en intensifiant la présence du train dans les territoires ruraux). Cette solution participera à redynamiser les territoires qui ont souffert de l’abandon de ce train de nuit en 2003.

Pourquoi est-ce un premier jalon vers le train de nuit « tri-branches » vers Aurillac, Mende / Millau et Nîmes ? 

Cette solution rend possible un retour du train de nuit dans tout le département du Cantal et en Lozère de manière rapide.
Elle constitue un premier jalon vers un train de nuit « tri-branches » Paris – Clermont-Ferrand – Aurillac, Mende / Millau et Nîmes, soutenu par la région Occitanie, qui permettrait une desserte élargie du Massif central à l’horizon 2030. En effet :
  • Le train « tri-branches » sera une solution plus complète qui nécessite de 25 à 35 voitures couchettes pour former un train entier. En comparaison, la branche Aurillac ne nécessite que 7 à 10 voitures. La SNCF dispose actuellement d'un parc de 122 voitures couchettes qui permettent d'opérer uniquement les 4 lignes de nuit existantes. Aujourd'hui, de nombreux territoires demandent à bénéficier de trains de nuit. Un nouveau parc de 600 voitures est à commander sans délai pour pouvoir ouvrir une quinzaine de lignes nationales et participer à la création de lignes européennes d'ici 2030 ;
  • D'autre part, au cours des prochaines années, la ligne Paris – Clermont-Ferrand sera régulièrement fermée de nuit pour travaux. Aussi, le passage temporaire par Brive permet de s'affranchir de cette contrainte ;
  • Il convient de mettre à profit le délai d'ici 2030 pour régénérer les voies ferrées du Massif central afin que le train « tri-branches » puisse circuler de manière fiable et régulière en 2030.


>>> Télécharger le communiqué de presse du 02/03/2022 

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